« La France me manque » : est-ce grave docteur ?

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Par avance, je m’excuse des possibles dérapages de langage que je pourrais utiliser. Aussi, volontairement, mes « billets d’humeur » ne seront écrits qu’en Français ! Parce que dans ces moments, j’aime, que dis-je J’ADORE LA FRANCE.

©Any_Holy_Idea?
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Lundi, début de semaine, 7h, leggings, tennis de maison, sweat à capuche et parka à capuche par dessus (oui, je ne peux pas être au top tous les jours…et puis il faisait 5° quoi !!), je promène Toutou. Ok, il faisait ses besoins à un endroit pas top top… MAIS … j’avais un sac à crotte !! Donc, presque réveillée, je le laisse faire sa vie, sac ganté sur la main.

Voilà une voiture qui sort de son allée et qui nous fonce dessus !! Ni une ni deux, j’interromps petit chien blanc et le tire vers moi. S’arrêtant à ma hauteur, le putain de conducteur me lance un charabia dans sa langue que je ne comprends pas. M’enfin, avec sa gestuelle faciale, je comprends que là bas il y a plein de petits arbres pour le quadrupède blanc. SAUF qu’aujourd’hui, mon chien ne veut pas les arbres, il veut le bitume qui se trouve pile poil à la sortie de ton allée. Et puis, comment dire non à cette bouille ?

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Il était 7h, trop tôt…beaucoup trop tôt… telle une « caille-rat » (je trouve qu’écris comme ça, c’est plus mignon 🙄 ), je me lâche en Français. A partir de là, je ne vais pas vous retranscrire mots pour mots ce que je lui ai dit :roll:. Mais en résumé : « Il est tôt, il ne faut pas m’embêter aussi tôt, MAN, je ne comprends pas ta langue, alors arrête de m’embêter ». Vous avez remarqué le « MAN » dans ma phrase ? C’était pour vous donner un aperçu de l’état dans lequel j’étais. Sur ces « presque phrases dites », je prends mon Toutou et rentre à la maison.

Que dire ? Cette épisode fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase… Oui parce que parfois nouveaux départs riment avec « coups de mou ». Et ce lundi, j’ai eu mon premier VRAI coup de mou… Mon amie Mlle C. m’a indiqué que ce n’était pas le dernier : « l’expatriation c’est aussi ça, nous sommes toutes passées par là. Quand ça revient, tu m’appelles on va se boire un café ! ». « SÉRIEUX ?! J’ai le droit de t’appeler tous les jours de l’année 🙂 ? ».

Revenons à cette journée où il m’a été impossible de me concentrer, d’écrire, d’envoyer ce dossier tant attendu… A chaque promenade de Toutou, je regardais les passants avec défis (en fait non, je ne les regardais pas, je regardais par terre). Et puis, me sont revenus tous ces moments où un Kieler m’avait fait ch*** embêté :

– dimanche, le « pseudo cycliste équipé d’une lampe frontale, de grosses genouillères et de son casque moche » me fonçant dessus à vélo sans bifurquer car « il avait la priorité ».

– il y a une semaine, la dame à l’école de langue a qui je demandais une simple information concernant ma rentrée. Avec son joli sourire et sa voix enjouée, l’air de dire « tu es débile ma pauvre petite, c’est marqué sur le papier-facture que nous t’avons envoyé il y a 4 mois par mail ».

– il y a deux semaines, le monsieur de l’agence pour l’emploi qui ne voulait pas comprendre que ma situation était particulière. « Hum, alors je vais regarder sur mon papier-mode-d’emploi que faire…tient ce n’est pas noté… flûte, elle ne rentre pas dans mes cases… du coup, je vais faire plein d’aller/retour voir si un collègue peut m’aider !! Mais pourquoi elle ne rentre pas dans mes cases ?!», ça c’est lui. 1H30 pour une simple inscription… « Monsieur, je pense qu’il faut que vous regardiez la procédure européenne !! C’est juste un conseil…»

Je vais m’arrêter là, parce que sinon je vais vous écrire 10 pages Internet… et, cela risque d’être un peu long.

Lundi soir en rentrant, Dr. G a eu droit, en plus de mes grosses larmes, a : « En France, on fait comme ça mais pas comme ça », « les Français sont comme ça mais pas comme ça », « et puis moi j’aime la France, je vais te chanter la marseillaise pour te le prouver ! ALLONS Z’ENFANTS DE LA PATRIIIIEUUHHH !! ».

Ce lundi soir, j’ai perdu les pédales, je l’avoue. Mais j’en avais besoin pour repartir du bon pied. Ne vous méprenez pas, je n’abandonne pas. Comme dans « Questions pour un champion », je réponds « je reste » à Julien Lepers. Sauf que parfois, cela fait du bien un billet d’humeur !

Merci à toi lecteur de m’avoir lu jusqu’au bout :). Bises.

12 commentaires

  1. C’est normal. les 2 premiers mois, c’est la lune de miel pui gros coup de mou, il y en aura d’autres mais moins long et moins forts puis tu prendras ton rythme de croisière. bref ces montagnes russes, on les a tous et dans tous les pays .
    tiens bon, un jour , tu rentreras en France en pleurant et tu vivras ces mêmes montagnes russes en France ( c’est ce qui m’arrive, la reimpatriation n’est pas facile non plus)

  2. Entre expat on se comprend. Ce n’est pas toujours facile mais ça vaut le coup. J’ai moi même eu un petit coup de mou il ya quelques temps. J’ai écrit mais je n’ai pas publié. Comme tu l’as si bien dit, quelques larmes pour repartir de plus belle!

  3. Ben oui, les coups de mou, ça va, ça vient, jusqu’à ce qu’on se sente vraiment installé dans son nouveau pays. Tout le monde dit qu’il faut à peu près un an pour se sentir chez soi, je crois que c’est assez vrai. Et c’est bien d’exprimer aussi que l’expat’ ce n’est pas que paillettes et cocotiers (surtout à Kiel) mais aussi des moments difficiles de solitude et de manque. Ca va aller mieux 😉

    1. Tu sais que tu n’es pas la seule à me le dire. La directrice de l’Institut Français de Kiel m’a indiqué qu’à Kiel un dicton circule : « Lorsque tu as passé un an à Kiel, tu y restes pour 10 ans! ». Du coup, j’ai bien expliqué à Dr. G que pour le moment IMPOSSIBLE d’y rester 10 ANS ;).

  4. Courage, courage, ça va passer, je te le promets… Faut dire que 5°C quand en plus il n’y a même pas de cocotiers ce n’est pas top pour le moral 😛 C’est sûr que vivre à l’étranger, c’est devoir s’attendre à de gros gros moments de solitude… Après 6 mois en Australie, pas de boulot, peu d’amis, un conjoint qui travaille trop, j’étais totalement déprimée.. J’ai du abandonner et rentrer en France pendant 1 mois et demi… Je pense que c’est un épisode que tous les expats affrontent (avec plus ou moins de succès) après la phase euphorique (plus ou moins longue) du début donc ne t’inquiète pas trop.
    Mon remède je suis Dr S. (comme ton Dr G. je pense :), prends soin de toi, papote avec les copines (à côté ou à l’autre bout du monde), râle (on est Fr ou on ne l’est pas !!) et attend que ça passe, parce ça va aller mieux 😀 Des bisous xx

    1. Merci Sabine pour tes remèdes que je commence déjà à suivre… Aujourd’hui pas de paperasses, pas de prises de tête… tu sais qu’en fait j’étais à deux doigts de tous les envoyer balader et de rentrer tranquillement chez la « mère patrie ». Et puis finalement, tu as raison, je suis Dr G :). Plein de bisous xxxxxxxx 🙂

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